Conseil pour la fumure des variétés de betteraves sucrières de Strube

L'idée que le niveau actuel des rendements en betteraves nécessite une fumure azotée plus importante n'est pas fondée. Au contraire, un excès d'azote peut être néfaste à tous niveaux pour la betterave.

Rendements en augmentation et teneur en azote des betteraves en diminution

Les rendements en betteraves et en sucre par hectare augmentent de manière spectaculaire, mais la teneur en azote (alpha-aminé et total) des betteraves diminue progressivement. D’un niveau de +/- 15 µmol/kg de betterave il y a une quinzaine d’années, on est passé à une teneur moyenne entre 8 et 10 µmol/kg de betterave (source IRS).

Mais jusqu’où peut descendre cette teneur avant de parler d’une carence en azote ?

Avec les variétés actuelles, la teneur minimale en azote dans la betterave se situe autour de 5 µmol/kg de betterave. En dessous, on peut parler de carence. L’azote disponible n’est donc pas un facteur limitant pour le rendement actuellement (pour autant que l’on apporte la dose conseillée par l’analyse du profil azoté). L’INRA (France) a de plus démontré récemment que « moins il y a d’azote dans le sol, plus les plantes sont efficaces pour l’utiliser ».

Faut-il plus d'azote pour faire 120 tonnes que pour en faire 80 ? NON

En fait, la quantité d’azote prélevée par la plante reste stable sur les années, malgré l’augmentation des rendements. Mais les variétés actuelles ont une meilleure efficience, c’est-à-dire qu’elles produisent plus de sucre par kilo d’azote prélevé que les variétés du passé. Autrement dit :

  • Avant, on mettait trop d’azote, les variétés le valorisaient mal et le potentiel de rendement était plus faible.
  • Aujourd’hui, on met moins d’azote et les variétés le valorisent mieux.

Et ce gain en efficience suffit largement à couvrir les besoins liés à l’augmentation des rendements.
La dose d’azote optimale pour une parcelle est donc indépendante de son potentiel de rendement, et n’est pas plus élevée que par le passé.

Il ne faut donc pas mettre plus d'azote pour avoir 120 T/ha que pour en faire 80 !

Même si la tentation est forte d’augmenter l’apport d’azote, il faut mettre la dose optimale déterminée par une analyse du profil azoté, en fonction de l’historique de la parcelle et des apports autres que minéraux.

Que se passe-t-il si on dépasse la fumure conseillée ?

L’optimum de fumure est une plage de +/- 40 unités autour de la dose conseillée. Donc, si on s’écarte légèrement du conseil, il ne se passera rien de négatif. Par contre, si on s’en écarte de 50, 80, 100 unités comme cela est fréquent, on stimule la betterave à produire des feuilles.

La betterave a bien sûr besoin de feuilles, mais un excès d’azote provoquera une production de feuilles plus abondante. Souvent cette production de feuilles continuera plus tard dans la saison de croissance (septembre, octobre), à un moment où la betterave n’a plus besoin de nouvelles feuilles, mais devrait plutôt faire des racines et du sucre à partir de l’azote des feuilles.

Il s’en suivra une baisse de la teneur en sucre, mais également un frein à la production de racines. Une quantité importante de feuilles peut aussi être un terrain propice au développement plus intense des maladies foliaires.

Les températures douces des derniers automnes ont eu tendance à amplifier ce phénomène.


Conclusion: TROP D'AZOTE = MOINS DE SUCRE, MOINS DE TONNES, ET PLUS DE MALADIES

 

Sources:
Fumure azotée en betterave sucrière, Irbab
Besoins en azote des betteraves, IRS (institut hollandais)
Service technique de la firme Strube Belgium

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